Quelle est votre madeleine ?

Voilà un sujet auquel je réfléchis depuis quelque temps et que je propose à tous les membres de ce forum : quelle est votre madeleine ?

Quel est ce plat issu de votre enfance, ce plat savoureux, ce délicieux gâteau, cette entrée auquels vous pensez parfois et qui vous rappelle des moments doux, tendres, une lumière particulière, des mots échangés, bref, ce plat qui étreint votre coeur, fait ressortir les souvenirs lorsque vous le mangez aujourd'hui ?

Pour moi, il s'agit d'un plat que ma mère confectionnait pour mon anniversaire et celui de mon frère, ou à des occasions spéciales, particulières. Une recette américaine qui se trouve dans un vieux livre de cuisine.

Les côtelettes de porc à l'orange

4 côtelettes de porc
paprika
5 cuillères à soupe de sucre
1 1/2 c. à café de maizena
1/4 c. à café de sel
1/4 c. à café de cannelle
10 clous de girofle
2 c. à cafés de zeste d'orange
150 ml de jus d'orange pressée
4 tranches d'orange coupées en morceaux (pour la décoration)

Mettre du paprika sur les deux faces des côtelettes et les faire revenir de chaque côté dans une poële, puis ajouter un peu d'eau, baisser le feu, et laissez les mijoter un peu (une dizaine de minutes selon l'épaisseur).

Pendant ce temps, dans une petite casserole, mettre tous les autres ingrédients. Chauffer à feu doux en mélangeant bien. Si la sauce devient trop épaisse rajouter du jus d'orange ou de l'eau. Il faut que la sauce devienne un peu transparente.

Versez la sauce sur les côtelettes au moment de servir, décorez avec les morceaux d'orange.

Un régal avec riz, pommes de terre, haricots verts...

waouh, quelle super recette!

Bon ma madeleine à moi, eh bien... c'est une madeleine.

Mais pas n'importe laquelle : une Vraie madeleine pur BEURRE, recouverte d'une fine couche de CHOCOLAT NOIR craquante (qui contraste avec le moelleux du biscuit). Et je ne vous décris même pas le mélange du chocolat très noir, un peu amer, avec la douceur de la madeleine. Un truc totalement divin, fabriqué par le boulanger de mon patelin d'enfance (Ballan-Miré, 37500). Je vous le donne en mille : comment s'appelle le boulanger? Monsieur Pain (VERIDIQUE).

Bon, cette fois-ci j'espère que le message ne va pas s'effacer;...
Ma grand-mère Hélène comme celle de Natacha était une cuisinière incroyable mais il a fallu qu'elle disparaisse pour que nous nous en rendions compte, tellement il était naturel pour nous d'aller chez elle tous les dimanches et de trouver sur la table incroyablement remplie de la salle à manger, dans un bordel effarant, entre trois ou quatre autres plats et les fruits secs traditionnels, une immense assiettée de beignets aux pommes.
Je ne peux pas vous donner la recette, car j'ai essayé de reproduire la chose et j'ai mis feu à la cuisine. Depuis, les beignets sont interdits à la maison.
Ils étaient ronds, plutôt plats, dorés, avec des excroissances bizarres et croustillantes. Les pommes avaient complètement fondu à l'intérieur; La pâte était légère, délicieuse, jamais grasse. Le sucre avait déjà fondu et ne faisait jamais de croute sèche. Je peux les voir, les sentir, les goûter sur mon palais plus de 20 ans après avoir mangé le dernier.
Je vois encore ma grand mère dans la cuisine et les beignets dans la poële, mais nous n'avons jamais participé à ce miracle qu'était la confection de la pâte ou la cuisson. Il fallait que le processus continue à être divin....

Mammàdeleine est dominicale et hivernale. Il est dix-sept ou dix-neuf heures et l'appartement est plongé dans l'obscurité sauf la cuisine où les néons sont allumés. Je suis allongée sur le ventre dans la mezzanine de ma mère, les coudes levés et la tête dans les mains, ma tête dépasse de peu la rembarde. Je l'observe en train de préparer la pâte des cookies. D'en haut. La voix chaude de Joe Cocker interprète Ain't no sunshine when she's gone sur la platine.

Ou un autre souvenir associé :

Je me tiens debout, fière, sur un petit tabouret de paille et de bois. Le plan de travail m'arrive au buste. Je suis face au bol argenté dans lequel ma mère prépare toujours ses cookies. Je suis entrain de casser un oeuf et plein de petits bouts de coquille tombe dans la pâte : sous les directives de ma mère, je prépare des cookies aux chocolate chips.
Mon frère Yann à ma droite prépare lui son bol de pâte aux flocons d'avoine dans le bol en verre bleu. On n'arrête pas de goûter chacun notre pâte à la petite cuillère, même avant d'avoir verser la farine...

Et pendant la cuisson je ris tellement fort quand je m'adresse de front à ma mère, et que face à moi elle oublie une demi-seconde que Yann en profite derrière son dos pour manger des pleines cuillères de pâte restante. Parfois aussi cela me révolte et je crie : "Il mange tout ! Il mange tout ! Arrête !! Pas dans mon bol !". Alors ma mère se retourne vers lui et j'en profite pour manger un cookie tout chaud. :cerise:

lice es-tu certaine que c'est lui ????

jack&farren a écrit:

lice es-tu certaine que c'est lui ????

Oui oui ! Ma mère a toujours préféré sa reprise que l'interprétation originale de Bill Withers.