A la demande générale de Cookie, voici donc le récit de notre équipée culturelle à Londres.
Nous nous levâmes donc samedi dernier alors que le coq dormait à ergots fermés (avez-vous jamais vu un coq avoir des poings?
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) à 5h pile pour prendre l'Eurostar de 7h dans lequel nous avons achevé une nuit trop durement interrompue.
A _h30 heure locale nous étions à Saint-Pancras International do'ù nous avons rejoint à pieds, sous un beau soleil, le quartier de Bloomsbury - of course - où nous avions établi no quartiers. Puis, direction laTate pour la première étape de notre marathon culturel : Bacon.
Disons le franchement. Pour ceux qui auraient vu l'exposition d'il y a dix ans à Beaubourg, il y en a beaucoup moins pour plus cher. Mais! Mais comment ne pas encore une fois être saisi par la puissance de ces toiles, par ce Pape hurlant, ces corps torturés... Bien sûr j'ai acheté le cayalogue mais auss un livre qui met en regard les photos éparses de l'atelier avec les peintures qu'elles ont inspirées.
Après un succulent mais hors de prix déjeuner de sandwiches àla cafeteria du musée nous sommes repartis pour Piccadilly. En chemin, nous sommes passés devant la Royal Academy où se tenait une exposition sur l'art byzantin du IVème au XIVème siècle.
Objectivement, s'il ny avait qu'une exposition à voi à Londres actuellement ce serait celle-ci. Elle est riche, très riche, avec des objets de toute beauté, des ivoires sculptés (j'ai un faible!) à tomber à la renverse, des objets d'orfèvrerie à tomber à la renverse et, bien entendu, des icônes qui vous réconcilient avec ce style. Quant on pense icône on voit toujours ces espèces de chromos slaves du XIXème siècle. Là, nous avons vu la racine de cet art après la période de l'iconoclasme avec même deux précieuses icônes venues du monastère Sainte-Catherine dnt la position en plein Sinai lui a permis devoir épargner deux précieuses pièces des VIème et VIIème siècle. Une exposition d'une grande richesse, digne de Babylonia (visible au British museum pour ceux qui l'auraient ratée au Louvre).
Intermède
A la sortie de l'exposition, alors que J&F trainait encore dans les salles mais que le piétinnement propre à ce gene d'exercice commençait à titiller dangereusement mes lombaires, je suis retourné à l'accueil en quête d'un siège. J'ai avisé un banc où était déjà assise une charmante old lady qui, à peine étais-je assis, a entamé la conversation sur l'exposition me disant qu'elle avait regretté qu'il n'y ait point eu d'icones géorgiennes dont sa fille lui avait dit qu'elle étaient magnifiques. Puis nous avons un peu devisé jusqu'à ce qu'elle me demande d'où j'étais originaire (je dois avoir une pointe d'accent
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). Quand je lui eu dit que j'aétais Français, elle s'est mise incontinent à me parler dans un français parfait, avec cette légère musique de l'accent british peu prononcé, s'excusant de la parler si mal car, bien que lisant beaucoup en français, elle ne l'avait plus pratiqué depuis son séjour à paris, qu'elle avait quitté en... 1939, les hasards de la vie la conduisant plutôt en Irak en en Afrique du Sud.
Mais, m'a-t-elle confié, elle aimait beaucoup la poésie française qu'elle apprenait par coeur. "Dans le vieux parc solitaire et glacé, deux formes ont tout à l'here passé... "puis "Le vierge, le vivace et le bel aujourd"hui...". Je ne cite ici que ce que je connais car elle a été plus loin dans sa récitation. Puis elle m'a interrogé pour savoir si les Français avaient le même enthousiasme que beaucoup d'Anglais - dont sa fille qui nous avait rejoint et parlait également français quoiqu'avec un accent un peu plus prononcé - pour Proust. je lui condiais l'avoir lu il y a cinq ans avec passion, ajoutant que de tels auteurs devaient être lus à l'âge mûr , quand on peut les comprendre, comme j'avais également découvert Flaubert à 33 ans. Là, à mon ébahissement, elle m'a récité le début de "Madame Bovary".
Est venu le temps de nous séparer, après ce moment un peu magique où j'ai ressenti la grande faiblesse de ma culture, moi incapable de citer plus de deux vers d'un poëme... français! Que dirais-je d'un poème anglais?
Le lendemain.
A 10h15 (le lever avait été un peu plus difficile que la veille) nous étions à la tate Modern pour l'exposition "Rothko, the last series". Bien sûr on est là dans un univers radicalement différent de celui de Bacon et j'avoue qu'il nous a fallu "entrer" dans chaque salle, se pénétrer des toiles présentées pour que naisent les vibrations de cette peinture sensible. La grande salle de la commande Seagram, toute de rouges et de poupres m'a moins convaincu que le petit couloir où étaient exposées les gouaches préparatoires, intenses (en revanche, les dessins préparatoires de Bacon sont pauvres, manifestement c'est dans le corps à corps avec la toile qu'il se donne). ma salle préférée : les toils noires sur noires de la chapelle de Mesnil, bouleversantes, vibrantes, j'oserais presque dire physiques tant la matière y vit , passé le rpemier sentiment de n'avoir en face de soi qu'un grand rectangle noir. Chapeau pour les imprimeurs qui ont d'ailleurs rendre ces nuances dans le catalogue.
Après, nous avons erré dans les sales de collections permanentes, quasi totalement renouvelées depuis ma visite d'il y a quatre ans. Nous avons aussi goûté, dans le grand hall, l'instalation immense de Dominique Gonzalez-Foerster, "TH.2058", à base de "collages" de films de statues gigantifiées de Calder ou Louise Bourgeois.
![Expos à voir Img00038ak3](https://2img.net/r/ihimizer/img228/322/img00038ak3.jpg)
![Expos à voir Img00037lf1](https://2img.net/r/ihimizer/img442/6139/img00037lf1.jpg)
Puis il a fallu songer à retourner prendre nos bagages à l'hôtel, après une halte au British Museum où je voulais feuilleter le catalogue de l'exposition, hélas finie de cet automne sur l'empereur Hadrien. Elle devait être magnifique mais je me suis rendu compte combien un catalogue esy surtout un "reminder", pas un en-soi.
A 19h30, nous étions à Paris. C'était trop court.